Il était près de sept heures du matin, ce vendredi lorsque la femme de ménage de la mairie de Saint-Bonnet-en-Champsaur a fait la macabre découverte. Une louve était pendue devant le bâtiment.
Rapidement appelés, les gendarmes ont fait en sorte de masquer à la vue de tous cette mise en scène.
"L'animal a été tué récemment car le corps était encore sanguinolant", a déclaré le procureur de la République, Florent Crouhy.
Avant de préciser "qu'une autopsie sera pratiquée pour déterminer le calibre de la balle qui a tué l'animal".
Une enquête pour destruction d'espèces protégées a été confiée à la gendarmerie de Gap.
Les auteurs encourent jusqu'à trois ans de prison.
Contexte tendu
Cette mise en scène intervient dans un contexte tendu dans la région avec notamment l'ouverture du procès ce lundi à Gap de l'éleveur, dont le chien de berger, est accusé d'avoir mordu des randonneurs.
Le maire de la commune s'est refusé à tout commentaire, d'autant que ce vendredi, une inauguration devait avoir lieu en présence de représentants de la préfecture des Hautes-Alpes.
Les repésentants des différents syndicats agricoles du département se sont réunis aujourd'hui pour réagir d'une seule voix suite à cet acte.
Selon eux, c'est un acte de désespoir car "les éleveurs Haut-Alpins sont poussés à bout". Ces dernières semaines, ils se sont vu retirer le tir de défense renforcé. Les éleveurs n'ont pas condamné l'acte.
"C'est le résultat de la non-prise en compte par les pouvoirs publics, par l'Etat des conditions de travail et des problèmes auxquels les éleveurs doivent faire face".
" Avait-elle des petits qui vont mourir de faim et de soif dans les heures qui viennent ?", s'interroge One Voice, l'association pour la défense des animaux.
"Nous avons déposé plainte aujourd’hui dès que nous avons appris cet acte infâme auprès du Procureur de la République de Gap pour cette louve", annonce par voie de communiqué l'association.