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Quinze jours après la rentrée scolaire, pour plusieurs parents d'élèves, c'est la douche froide. Ils constatent que leurs enfants handicapés ne bénéficient pas d'un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH). Virginie Acosta veut faire entendre sa colère.
Beaucoup d'enfants en situation de handicap se retrouvent sans AESH à la rentrée
Beaucoup d'enfants en situation de handicap se retrouvent sans AESH à la rentrée © Gérard Houin/BELPRESS/MAXPPP

Virginie Acosta est la maman de deux enfants atteints de troubles autistiques. Pour cette rentrée 2021, l'aîné, Mathis, est livré à lui-même. Lors de son arrivée en seconde dans le lycée Monté Cristo d'Allauch, lui et ses proches ont constaté qu'aucun accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) ne serait là pour l'aider au quotidien.

Une catastrophe, selon sa mère. "La situation est très compliquée. Mathis se bride, il n'a jamais été aussi exténué. Les nouveautés l'angoissent, il ne vit pas sa rentrée comme il se devrait", témoigne-t-elle. 

Problème de statut

Au coeur du problème : la généralisation des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL). "À cause de cela, les besoins ne sont pas remontés aux bonnes personnes au bon moment", regrette Virginie Acosta.

Pour elle, les soucis ne viennent pas du lycée de son fils mais bien des directives de l'académie. Elle considère qu'il faudrait réévaluer le statut des AESH, que cela permettrait d'avoir plus de candidatures.

Christophe Merlino est le président de la FCPE des Bouches-du-Rhône. Il partage son avis : "Il y a eu plusieurs manifestations l'an dernier. Le statut des AESH est très précaire. Il faudrait le revaloriser pour rendre le métier plus attractif". 

S'il n'existe pas de chiffres précis à l'échelle nationale, Virginie Acosta a constaté que parmi les six mamans avec des enfants handicapés qu'elle connaissait, toutes ont eu un problème d'AESH à la rentrée. 

Une convention doit être signée mercredi 15 septembre entre la FCPE des Bouches-du-Rhône et une avocate marseillaise pour que chaque famille privée d'Aesh puis intenter un recours devant le tribunal administratif.

Problème de moyens

Nathalie Haas, administratrice de la FCPE des Bouches-du-Rhône, siège en commission à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Pour elle, le problème remonte jusqu'à l'Education Nationale. "La somme qui nous est allouée est largement insuffisante, il manque de l'argent dans l'enveloppe de départ", précise-t-elle.

Elle explique que la MDPH ouvre des droits d'accès aux AESH qui ne sont pas respectés ensuite, faute de moyens.  

"On a un peu l'impression qu'ils vont déshabiller Pierre pour habiller Jacques", regrette Virginie Acosta. 

Problème d'affectation

Mais les blocages interviennent aussi au niveau des attributions de postes : un certain nombre d'AESH se retrouvent sans affectation. "Il faut mettre tout en oeuvre pour que la loi de 2005 soit appliquée, que les droits des enfants soient respectés et que toute la pression ne retombe pas sur les parents", estime Virginie Acosta. 

Les recrutements seraient en cours selon l'Académie. Nous n'avons pu joindre que le standard qui nous a dit être "en première ligne" : "Je comprends les parents qui m'appellent et je partage leur mécontentement mais je ne peux rien faire d'autre que de les renvoyer vers le service concerné".

Contacté en fin de semaine dernière, ce service n'a pas répondu à nos sollicitations.

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Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone-penurie-d-aesh-dans-les-ecoles-les-parents-d-eleves-en-colere-2243632.html
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