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Son visage est à la Une des journaux, depuis sa mort, mercredi 5 mai 2021 : Éric Masson, tué par balle à Avignon, était un policier du Vaucluse, père de deux enfants. 

Eric Masson, 36 ans, tué par balle le 6 avril 2021 à Avignon.
Eric Masson, 36 ans, tué par balle le 6 avril 2021 à Avignon. © AFP PHOTO / DDSP 84

Le cheveu poivre et sel, la barbe réglementaire et les yeux rieurs, Éric Masson avait ce qu'on peut appeler une "bonne gueule", un visage souriant de mec vraiment sympa.

Pour son meurtrier, cela ne fait aucune différence : Éric Masson était flic avant tout, et pour cette raison, parce qu'il effectuait un contrôle de trafic de stups, on lui a tiré dessus à quatre reprises.

Éric Masson est mort à même le sol, mercredi 5 mai 2021, en centre-ville d'Avignon. Sa famille est venue vendredi se recueillir sur les lieux du drame. 

Policiers, une vocation de famille

"Que voulez-vous que je vous réponde, je suis effondré, murmure son père, qui n'en dira guère plus. Je respecte votre métier, mais je ne veux pas parler."

Comme son père, désormais retraité, comme son frère et comme sa soeur, Éric Masson était policier. Autant dire que dans la famille, on respecte l'uniforme.

Du métier, on connaît les risques : ces quatre-là en ont sans doute déjà parlé. Mais on s'y attend si peu, quand ça vous tombe dessus. "Vous avez un fils, vous ?",  questionne encore le père, évoquant d'un souffle ses nuits blanches.

L'hommage de la nation

Bien sûr il y a les mots officiels, honorant la mémoire et apaisant les douleurs. Pour "faire corps", comme on dit.

Éric Masson était "enjoué, dynamique et volontaire", selon le secrétaire zonal adjoint du syndicat Méditerranée Alternative police, Vincent D'Ath.

"Un policier expérimenté", pour Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Entré dans la police en 2007, affecté dans le Val-de-Marne en 2008, Éric Masson est devenu brigadier en 2014, année de sa mutation à Marseille.

Puis il a rejoint la direction départementale de sûreté publique du Vaucluse, en 2016. Il cumule dix lettres de félicitations de ses supérieurs, lors de sa (trop courte) carrière.

"Un serviteur de l'Etat, un serviteur de la République, mort au service de son pays", le qualifie encore le Premier ministre Jean Castex, ce vendredi 7 mai 2021. 

Les proches en deuil

Ces paroles-là, nous les connaissons, elles ne font jamais de mal. Mais font-elles vraiment du bien ?

"Oui, c'est utile, on ne peut pas laisser des faits aussi graves en répondant par du vide, rétorque Laurence Picque, de l'association Vivre son deuil à Aix-en-Provence. Il est important que les autorités s'en emparent, pour inscrire quelque chose dans le collectif : on se dira qu'Éric Masson n'est pas mort pour rien."

Cela aidera-t-il pour autant la famille à surmonter cette terrible épreuve ? Celle d'Éric Masson était féminine avant tout : deux fillettes, Anaïs et Laura, âgées de 5 et 7 ans ; une compagne, Émilie, avec laquelle il était pacsé. 

Éric Masson vivait avec elles à Bédarrides, commune du Vaucluse de 5.000 habitants à deux pas du Gard, où réside son père. 

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Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/vaucluse/avignon/eric-masson-portrait-du-policier-tue-par-balle-en-centre-ville-d-avignon-lors-d-un-controle-pour-trafic-de-stupefiants-2080264.html
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