RADIO(S)




Amine Kessaci est en Terminale au lycée Jean-Baptiste Brochier de Marseille. Il a entamé une grève de la faim, lundi 3 mai, pour protester contre la tenue des épreuves du baccalauréat. Les confinements successifs auraient justifié, selon lui, le passage au contrôle continu. 

Plusieurs élèves du lycée Jean-Baptiste Brochet de Marseille ont organisé un blocus devant l'établissement, mardi 4 mai 2021, toujours dans le but de faire annuler les épreuves écrites du Baccalauréat.
Plusieurs élèves du lycée Jean-Baptiste Brochet de Marseille ont organisé un blocus devant l'établissement, mardi 4 mai 2021, toujours dans le but de faire annuler les épreuves écrites du Baccalauréat. © Amine Kessaci

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans, écrivait Rimbaud (mort à Marseille, en 1891). 17 ans, c'est pourtant l'âge d'Amine Kessaci, un lycéen marseillais des plus sérieux.

Élève de Terminale au lycée Jean-Baptiste Brochet, il a décidé d'entamer une grève de la faim lundi, pour protester contre la tenue des épreuves de baccalauréat, du brevet des collèges, du CAP et du BTS. 

"Demain, j'arrête, prévient-il aussitôt. Il y a les épreuves de bac blanc, il faut que je m'y prépare." Le garçon a la tête sur les épaules, il ne ferait pas n'importe quoi. C'était une grève de la faim pour le symbole.

Au même moment, ailleurs en France, un lycéen de Normandie faisait lui aussi la grève de la faim. Pour lui non plus, elle n'a pas duré. 

Pour le contrôle continu

Par ce coup d'éclat, Amine Kessaci aura cherché à obtenir la mise en place du contrôle continu pour le baccalauréat 2021 (et du BTS, et du CAP, etc.)

Impossible dit-il de maintenir les épreuves écrites : après trois confinements successifs, les élèves n'auraient pas le niveau. Un combat largement partagé parmi les associations lycéennes.

Sur sa page Facebook, Amine Kessaci, par ailleurs fondateur et président de l'association "Conscience", s'est adressé directement au président de la République.

En réponse à la colère des lycéens, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s'est dit prêt à lâcher du lest.

"Je reste ouvert sur les aménagements possibles", a-t-il déclaré lundi, tout en restant ferme sur le contrôle continu : c'est non. 

Il est vrai que si le baccalauréat était annulé cette année, au profit d'un contrôle continu intégral, il risquerait d'être dévalorisé : quel crédit aura-t-il auprès d'éventuels futurs employeurs ?

Quand nous lui soumettons cette remarque, Amine Kessaci réplique, goguenard : "De toute façon, aujourd'hui, le bac est déjà clairement dévalorisé. Il est du niveau d'un brevet des collèges d'il y a quinze ans."

Il ajoute : "L'an dernier, le bac s'est fait en contrôle continu, cela n'a pas empêché les élèves de trouver des petits boulots derrière."

Blocus réguliers

En attendant, Amine Kessaci poursuit les blocus : une petite quarantaine d'élèves a bloqué le lycée Jean-Baptiste Brochet, mardi. Une autre opération est prévue jeudi 6 mai, jour où se déroule une session de bac blanc. 

Les deux principales organisations lycéennes (UNL et MNL) appellent également au blocus partout en France. Un combat relayé par une partie des enseignants, qui ont fait part eux aussi de leur inquiétude quant à la tenue des épreuves, d'un point de vue sanitaire notamment. 

Selon un sondage du magazine L'Étudiant, 76 % des lycéens sont pour l’annulation des épreuves de français, 79 % pour l’annulation de la philosophie et 61 % pour l’annulation du grand oral.

Seules ces trois épreuves ont été maintenues en présentiel pour le bac 2021.

Poursuivre votre lecture sur ces sujets
éducation société social économie covid-19 santé
Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/marseille-en-greve-de-la-faim-ce-lyceen-reclame-l-annulation-du-baccalaureat-apres-1-an-de-covid-et-3-confinements-2076952.html
Partager