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Ça ressemble à une petite annonce d’un journal gratuit : "la compagnie des carabiniers recrute, contactez-nous dès aujourd’hui !" Une invitation plutôt séduisante qui se déroule ni en France ni en Italie, d’ailleurs connue pour ses carabinieri, mais en Principauté de Monaco.

Les carabiniers de Monaco, une institution au sein de la Principauté
Les carabiniers de Monaco, une institution au sein de la Principauté © Jean François Ottonello/Max PPP

Tandis qu’il est presque midi sur la place du palais de Monaco, les quelques rares touristes, en cette période de confinement n’en perdent pas une miette : la relève de la garde, un spectacle haut en couleur, réglé comme du papier à musique.

Alors scène de folklore ? Derrière ces hommes qui portent beau (il n’existe pas de carabinier femme) c’est toute une histoire qui se cache derrière le symbole.

Retour en arrière

Nous sommes en 1817 lorsque sous le règne du Prince Honoré IV, est alors imaginé un corps censé incarner une force de police très proche dans l’idée de leurs homologues italiens.

Lors d’un reportage consacré aux 200 ans des carabiniers, Thomas Fouilleron, le directeur des Archives et de la Bibliothèque du Palais expliquait :

En 1821 une insurrection se produisit à Menton, les hommes firent preuve d’un courage tel que leur fut confiée la défense du Palais. Le système va alors devenir pérenne : en 1848 on crée une garde civile, à Monaco, c’est d’ailleurs à l’origine de l’hymne national actuel.

En 2021, cette unité est composée de 124 hommes, trois officiers, cinq sous-officiers supérieurs, 19 sous-officiers et 97 hommes de rang. Dix hommes se relaient 24 heures sur 24 pour la garde. Quant à leur statut, ils sont militaires et bénéficient d'un contrat de travail de cinq ans renouvelable. Ils peuvent partir à la retraite dès 50 ans.

Les carabiniers possèdent toujours le même ADN qu’au commencement. Des valeurs fortes ainsi résumées par le commandant Gilles Convertini, le chef de Corps des Carabiniers du Prince :  "servir, faire preuve d’abnégation, discrétion ayant pour but de protéger le Prince et sa famille. Et dont la devise est : Honneur, fidélité et dévouement."

On ne peut cependant pas comparer les carabiniers de Monaco à une armée, même s’ils ont le statut de militaire. Ils n’ont pas à proprement parler de mission de défense, car c’est la France qui assure la protection de la Principauté depuis la convention franco-monégasque de 1918. Cela est résumé sur le site dédié à l'institution.

Compétences plurielles

Leurs compétences sont pourtant plurielles, ils sont notamment en plus de leur mission première en charge de veiller à l’exécution des lois et contribuer ainsi au maintien de l’ordre public.

La relève de la Garde reste un moment fort pour le public
La relève de la Garde reste un moment fort pour le public © Jean François Ottonello/ Max PPP

Bien sûr pour le grand-public, c’est davantage une tradition, ils sont en fait toujours un peu présents lors des événements qui marquent la vie publique de Monaco : les défilés de la fête nationale monégasque, des manifestations militaires à l’international. Mais on a remarqué aussi leur présence quand il s’agit d’épauler les services de santé. La pandémie en a été l’illustration.

Ainsi, ces derniers mois, le Gouvernement princier a sollicité ces forces en appui des services mobilisés au Centre National de dépistage du COVID, aux côtés des Sapeurs-Pompiers du Rocher. Ils ont réalisé des tests sérologiques, antigéniques et PCR avec le personnel soignant. Deux à trois militaires chaque jour avaient ainsi été mobilisés.

Il y a aussi d’autres missions, mentionne le commandant Gilles Convertini, "auprès du Grand Prix nous étions présents, nous assurons aussi une surveillance des stocks des masques stratégiques par exemple, sur des opérations de sauvetage nous avons récemment mobilisé dix carabiniers."

Des valeurs et un symbole qui créent des vocations. Comme elle le fait très régulièrement l’institution recrute.

Un post Facebook, pour ceux que cela intéresse, invite à postuler.

Les conditions pour prétendre à devenir carabinier du Prince sont ainsi résumées : être de nationalité française ou monégasque, avoir de 19 à 27 ans, être célibataire, de taille comprise entre 1,80 m et 2 mètres, avoir une bonne condition physique, savoir nager et ne pas avoir de tatouage apparent pour l’essentiel.

Certains critères peuvent surprendre, comme le fait de ne pas être marié. Vous souhaitez convoler en juste noces quand vous êtes en poste ? Il faudra demander la permission au Prince. Rien que ça !

Pas de femmes

Quant à la présence de femmes chez les carabiniers, ce ne serait tout simplement pas d’actualité.

Dans l’orchestre, cela pourrait être possible, ou sur des postes administratifs. Ailleurs, c’est plus compliqué en raison de la promiscuité des installations

nuance le commandant Gilles Convertini.

Reste que la fonction a un certain prestige. Pourtant explique en substance le commandant Gilles Convertini, on ne se bouscule pas pour venir chez nous : "on reçoit entre 25 et 30 candidatures, il y a quelques années on était plutôt autour de 80." Il faut dire qu’il y avait alors une vaste de campagne de communication lors de déplacements ou salons. Ce qui n’existe plus aujourd’hui, le recrutement se fait par les réseaux sociaux.

Quant aux chanceux, ils prendront leur fonction le 1er février 2022, une fois réussis les tests d’aptitudes, les épreuves physiques.

Des recrues que vous pourrez peut-être apercevoir place du Palais princier lors de la relève de 11h55, un cérémonial vieux de 200 ans.

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Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/la-compagnie-des-carabiniers-de-monaco-recrute-vous-voulez-assurer-la-releve-2064136.html
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